3e dimanche de l’Avent

« Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. (….) Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera. » (1 Thess, 5, 16-24).

Mes frères, mes sœurs,
Vous le savez certainement, nous sommes dans un monde d’images, dans une société où on privilégie l’image. Dès que l’on a un rôle public, on ne peut pas se permettre de bien faire son travail sans cultiver son image. C’est ainsi que certains hommes politiques tiennent absolument à dorer leur image et l’entretiennent continuellement. Par contre, le contenu de leur politiques est parfois hautement questionnable, et on en a encore une illustration avec la légalisation et bientôt la vente dans des magasins d’état du cannabis, de la marijuana. Dans les années de ma jeunesse, il était simplement inimaginable de croire qu’un leader politique défendrait la vente légale et institutionnelle de la marijuana au LCBO. Et je ne suis pas encore si âgé que ça…..
On voit bien que les images publiques ne sont pas nécessairement dignes de confiance à 100%. Et elles sont parfois trompeuses.
Prenons l’Église catholique par exemple. L’Église, c’est un milliard de personnes, c’est beaucoup de monde. Et pourtant, c’est comme dans un pays, on est porté à penser au leader. Si on pense à la Russie, on pense à Poutine, qui est au pouvoir depuis tant d’années. Si on pense aux États-Unis, on pense présentement à Donald Trump! Un leader a toujours une importance capitale dans un pays, et comme organisation, L’Église n’y échappe pas. L’Église, c’est le peuple de Dieu, c’est vous et c’est moi, mais lorsque nous pensons à L’Église, nous pensons souvent au pape.
Il y a 8 ans environ, l’image de l’Église a semblé au plus bas. Je crois que Benoit XVI est un saint homme. Mais Benoit XVI n’avait vraiment pas la cote des médias. D’ailleurs, dès le jour de son élection comme pape, certains journalistes L’avaient déjà jugé et condamné. En 2005, le lendemain de son élection comme pape, le Ottawa Sun titrait en première page : « Benedict the strict! » « Benoit le strict » IL n’avait pas encore fait un seul geste de son pontificat et il était déjà catalogué.
Les années qui ont suivi ont paru assez pénibles. Des affaires médiatiques ont terni l’image de Benoit XVI. Je ne reviendrai pas sur le détail de tout ceci.
Suite à la démission de Benoit XVI en 2013, l’élection du pape François fut comme une divine surprise. Dans un monde d’images comme le nôtre, François a su donner une impression positive au public en général. Non seulement aux médias, mais à la plupart des personnes. Sa simplicité, ses origines modestes, Argentin : pas le pays le plus pauvre, mais pas non plus le plus prospère, ses habitudes de vie simples et modestes, son accessibilité.
Or, s’il y a un message qui ressort de l’enseignement que donne le pape François, c’est celui de la joie.
Sa première exhortation apostolique s’appelle la joie de l’Évangile. Et la deuxième qu’il a publié est : « la joie de l’Amour ».
Est-il possible de vivre dans la joie dans notre monde? Le pape François est-il un doux rêveur? Saint Paul qui écrit : « Soyez toujours dans la joie » n’est-il qu’un doux rêveur?
La vie chrétienne que nous menons à la suite de Jésus notre Seigneur, les sacrements que nous recevons, la parole de Dieu que nous lisons et que nous écoutons, les contacts que nous faisons avec notre prochain, notre prochain le plus démuni, le plus petit et le plus pauvre, nous aide à vivre cette joie.
Le monde n’est pas transformé par miracle. Il fait très froid, nous avons à enlever la neige, les factures rentrent, nous sommes fatigués, nous avons des ennuis de santé ou bien ce sont nos enfants qui ont des ennuis de santé, mais au plus profond de notre cœur demeure la conviction que Dieu est là et qu’il nous donne sa force pour passer à travers.
Tout de suite après avoir écrit dit d’être toujours dans la joie, saint Paul nous exhorte à prier sans relâche. Il ne s’agit pas de rester dans l’église toute la journée. Non, bien sûr, nous avons des responsabilités et des occupations. Mais il s’agit de ne pas perdre de vue la présence de Dieu dans nos occupations, et pour cela, c’est tellement nécessaire de bien partir la journée en prenant un peu de temps pour Dieu.
Le matin, avant de tout de suite allumer la radio pour écouter la météo ou les actualités prenons du temps en silence pour nous laisser rejoindre par Dieu. Lisons quelques lignes de l’Évangile du jour si vous êtes abonnés au Prions en Église mensuel.
Faisons comme Jean-Baptiste dans l’Évangile, reconnaissons que Jésus est plus grand que notre petite personne, et donnons-lui du temps de qualité.
C’est absolument vital de venir le dimanche comme communauté chrétienne prier avec nos frères et sœurs. Je vous félicite pour votre présence. Mais comment oublier les six autres journées de la semaine où notre vie se déroule?
Noël approche à grand pas, en fait, il ne reste qu’une seule semaine avant la grande fête de la Nativité. Nous faisons des efforts pour bien décorer nos maison et offrir des beaux cadeaux à ce que nous aimons et apprécions. Alors, faisons comme Jean Baptiste qui nous aide par ses paroles à bien vivre ce temps d’Avent, et demandons au Seigneur de nous ouvrir de plus en plus à la joie de l’Évangile.
Apprêtons nos cœurs pour la venue de Jésus. Amen.

Décembre 17, 2017