3ème Semaine du carême

Mes frères mes sœurs,

C’est très intéressant ce matin, nous avons un extrait de l’Évangile selon saint Jean.
Nous avons spontanément pensé à St-Jean, le fils de Zébédé et le frère de saint Jacques. Eh bien! Non, ce ne serait pas saint Jean l’apôtre qui aurait écrit l’Évangile, mais un autre saint Jean qui aurait fait partie des familles sacerdotales de Jérusalem.
Les évangiles synoptiques : Marc, Mathieu et Luc, ont un récit assez similaire des événements mais saint Jean, a une façon à lui de raconter les choses. Lisez-le, vous verrez bien. Quant on songe que nous avons affaire au Fils de Dieu fait Homme, Jésus Christ, cela ne doit pas nous surprendre. Le sujet était et est inépuisable!
Saint Jean nous situe donc au tout début de la vie publique de Jésus cet épisode que je viens de lire.
Sommes-nous surpris ou choqués de voir Jésus réagir ainsi? Mais la gloire de Dieu son Père était en jeu! Jésus doux et humble de cœur : oui. Mais Jésus s’est fait homme comme nous en toutes choses, excepté le péché. Donc, nous pouvons admettre que sa sainte colère était légitime.
Le temple, lieu d’un grandiose absolu suivant les standards de l’époque, et qui l’aurait été pour nous aussi, ce lieu si sacré était divisé en portique. Il y avait un parvis des païens, et un parvis des femmes, et dans un de ces parvis il y avait ces marchands de bœufs, de brebis.
Caïphe le grand prêtre avait contribués à ce que ces marchands s’installent pour plus de commodité dans le temple alors que ces marchands se trouvaient auparavant au mont des oliviers. Alors, spécialement à l’approche des grandes fêtes telle que la Pâque, on trouvait plus pratique que les bêtes se trouvent tout près du lieu où elles devaient être sacrifié.
Les prêtres juifs en effet, étaient appelés des sacrificateurs, des personnes chargées de faire les sacrifices d’animaux en l’honneur de Yahvé Dieu. Mais pouvez-vous vous représenter tout ce bétail qui beugle, qui crie rassemblé dans un endroit et le bruit et la confusion que cela devait faire?
Et là où le commerce s’organise vraiment, c’est lorsque les changeurs de monnaie s’installe. Il ya des gens qui avaient des devises grecques ou romaines, alors que la monnaie Kasher pour le temple, c’était une monnaie juive, hébraîque. Alors les changeurs étaient là pour s’occuper de ceci, et au passage, comme toujours, 10% sur le change pour que les changeurs vivent bien quand même.
Un commerce lucratif s’était installé. Et doit on se servir du temple comme un lieu de commerce?
Le but véritable du temple était dénaturé. Le temple qui est appelé « la maison De Dieu » et un haut-lieu de la présence de Dieu devient un lieu lucratif. Au plus grand profit des familles sacerdotales de Jérusalem!
Jésus va remettre les pendules à l’heure juste. Pouvez-vous imaginer quelques instants Jésus qui s’est fait un fouet et qui fouette le bétail qui a la couenne dure?
Pouvez-vous imaginer Jésus qui circule et qui renverse les tables des changeurs? Tout était en monnaie, il n’y avait pas de papier-monnaie, toutes ces pièces qui roulaient par terre, l’imaginez-vous.
Les prophètes de l’AncienTestament, faisaient des gestes provocants pour illustrer leur oracle. Comme par exemple le prophète Jérémie qui cassait une cruche avant de donner un oracle sur Israël de la part de Dieu. Ici, je crois que Jésus ne pouvait pas faire de geste plus clair pour illustrer ce qu’il va enseigner : « Nul ne peut servir deux maitres : Dieu ou l’Argent ». Et spécialement avec des gens qui se piquaient d’être des observateurs fidèles de la loi de Moïse.
Mais revenons à l’enseignement de Jésus. Il y a un enseignement pour nous. Bien sûr qu’il y a eu le temple de Jérusalem que les Romains ont détruit de toutes façons il y a deux millénaires.
Mais saint Paul, le grand saint Paul écrira que notre corps est le temple du Saint-Esprit. Alors, ne devons-nous pas porter grand soin à ce que nous faisons de notre corps et de notre esprit?
Si Jésus a chassé ceux qui troublaient le temple, maison de prière, chassons le plus possible ce qui nous éloigne de Jésus. Pour y arriver, il faut développer une certaine connaissance de nous-mêmes. Il faut se connaitre soi-même et ce n’est pas nécessairement une tâche aisée.
Quel est le plus grand obstacle entre nous et la présence de Dieu? Peut-être que c’est une difficulté de pardonner, un ressentiment, quelque chose de très pénible arrivé dans notre vie. Alors : il faut l’offrir au Seigneur. Et faire un pas de plus de plus pour pardonner.
Peut-être que ce sont des inquiétudes et des préoccupations? En autant que l’on peut avoir la maîtrise là-dessus, il faut demander au Saint-Esprit, lui de venir nous libérer de ces anxiétés.
Ca peut être un désir impur qui nous obsède, une compulsion à la pornographie et ça devient si commun de nos jours, c’est un grand obstacle à la présence de Dieu. Il y a des moyens à prendre pour être libéré de ceci. On ne peut avoir le goût des choses de Dieu après s’être rempli L’esprit de toute ceci. Et en société, nos adolescents ne sont pas protégés de ce qui peut sortir des tablettes, ordinateurs et cellulaires que même certains adolescents ont à leur disposition.
D’une certaine manière, nous avons tous et toutes à prendre le fouet pour être libéré de ces vendeurs qui occupent l’espace du temple de notre cœur et nous empêchent de nous donner à Dieu sereinement.
Bonne suite dans notre carême et demandons à Jésus d’être des temples qui plaisent au regard de Dieu. Amen.

mars 5, 2018