Écologie et société de consommation.

Écologie : c’est un mot qu’on entend très souvent. Avant que la Covid n’ait frappée, est-ce que ce n’était pas le mot ou la question no 1?

Il n’en fut pas toujours ainsi. Je crois que la première fois que j’ai entendu le mot « écologie » fut  lorsque j’ai commencé l’école secondaire. En Secondaire I, le cours de biologie était un fait un cours sur l’écologie. On s’intéressait essentiellement aux animaux. J’avais fait un travail de recherche sur  un animal étrange : L’ornithorynque.  Vous ne connaissez pas cet animal? C’est un australien. C’est bien rare qu’on en entende parler.  Vous devinez bien que c’est le professeur qui avait demandé un travail de recherche. Or, je voulais m’instruire et ne pas faire une recherche sur un animal archi-connu comme l’ours. Aujourd’hui, nous avons Internet pour voir des images de ce spécimen étrange.

Le terme écologie en 1977 était pour moi une matière scolaire, point. Bien sûr, je savais  qu’à cette époque, il y avait eu des lois contre la pollution de l’air, et contre la pollution de l’eau et des cours d’eau. On connaissait bien le terme et la réalité de la « pollution ».  Les rivières ne servaient plus de poubelle comme dans le temps de mon père, heureusement.  Mais on ne parlait pas d’écologie comme on en parle aujourd’hui.

Toutefois, même si le discours était absent, ma mère résistait à la société de consommation. Elle ne le disait pas ainsi, mais avait tout à fait un comportement que certains écologistes d’aujourd’hui approuveraient.

La société de consommation a commencé depuis longtemps. Certains en parlent comme ayant eu son acte de naissance au lendemain de la 2e guerre mondiale.

Dans les années ’30, l’emploi était rare et l’argent encore plus. Pendant la guerre, des aliments (beurre, sucre) étaient rationnés et l’essence était rationnée.

Tout à coup, avec la paix prend fin le rationnement et l’argent se met à couler à flot. Presque tous les foyers s’équipent d’un poste de radio et d’un réfrigérateur (fini les blocs de glace dans la glacière)! Une dizaine d’années plus tard presque toutes les familles s’achètent un téléviseur et regardent tous en même temps « la famille Plouffe » et « la soirée du hockey »!

Dans les années ’70, la société de consommation était bien implantée grâce à la publicité.

Je crois qu’il n’y a pas de tranche d’âge plus fragile à la publicité, pas de tranche d’âge plus influençable que l’enfance. Par exemple : j’avais vu à la télévision une réclame de Chocolat chaud Nestlé Quick. Je désirais avoir ceci.  A ma demande, j’ai pu en obtenir, et je n’ai pas aimé. Ma mère avait donné le pot à sa sœur, pour une cousine qui en prenait.

Je ne comprenais pas pourquoi les commodités et autres inventions que je pouvais voir dans les autres maisons, ne se rendaient pas jusque chez nous. Ex : Alors que tous les membres de la parenté, prenaient des photos à coup de 12 ou de 24,  ma mère gardait son « kodak » vraiment antique de….1955 peut-être? À coup de 8 poses!! Les plus belles couleurs étaient dans le sien, à l’en croire!

Pas de laveuse automatique chez nous, alors que les laveuses-essoreuses (à tordeur) étaient déjà devenus des pièces de musée ou presque. Et donc, pas de sécheuse non plus.

A l’époque, je trouvais ce comportement très rétrograde. J’étais porté à voir une résistance au changement déplorable.

Pourtant, pourtant….et si finalement  c’était une bonne piste que d’agir avec lenteur avec les nouveaux objets qui se font envahissants?

Il me semble que depuis lors le rythme de la société de consommation n’a pas cessé d’augmenter.

Une technologie se développe et au bout de dix ans elle est déjà caduque? Des exemples?

Souvenez-vous des magnétoscopes qui sont rentrés dans les foyers dans les années ’80 et qui ont régné dans les années ’90 avec les clubs vidéo….A peu près disparus maintenant. Puis les lecteurs DVD sont venus, et ont tombé en disgrâce avec Netflix et cie.

Que va-t’il se passer pour notre planète avec les téléphones cellulaires?   Des ressources rares proviennent de pays africains pour les  monter.

Il y a beaucoup de questions éthiques qui se posent et à mon avis, le gouvernement devra un jour légiférer pour que les compagnies produisent des téléphones (incluant les piles) qui durent au moins 10 ans et puissent être remplacé.

Après avoir fabriqué pendant des décennies une fringale pour des objets qui sont constamment remplacé, est-ce que l’on parviendra à faire disparaître ou atténuer du moins cette fringale?

A la lumière de l’avenir de notre planète, je conçois bien mieux les choix de vie de mes parents, et je ne suis plus porté à n’y voir uniquement que de la mesquinerie. 

Au tout début de la pandémie,  à coté de celles et ceux qui nous ont annoncé que « ça va bien aller », certains nous annonçait que le monde donnerait un coup de barre.

Y a-t’il eu coup de barre? Y en aura-t’il un?

Conscientisons-nous au niveau individuel et aidons notre société à fixer le bien commun. C’est ce que ne cesse de nous demander et nous exhorter le pape François, ce prophète pour notre temps.

mai 5, 2021