En ce mois d’août… Claire.
Le mois d’août est déjà bien commencé et il est agréable de célébrer le souvenir d’une femme marquante du Moyen Age : Claire d’Assise. Nous sommes à une époque où on commence à déplorer que l’on ait beaucoup parlé des grands hommes, et que l’on ait négligé les grandes femmes. Alors, intéressons-nous à une grande femme : sainte Claire d’Assise. Sa fête est le 11 août.
Claire provient d’une famille aristocratique d’Assise. Une bonne famille qui avait pignon sur rue tout près de la cathédrale. Les références culturelles étaient bien différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. A cette époque, une jeune fille de bonne famille ne sortait presque pas de sa maison puisqu’elle recevait une éducation adaptée à sa condition car des précepteurs se rendaient à domicile pour apprendre à la jeune fille la lecture, l’écriture et la musique. Et bien sûr la broderie. C’est la famille qui déciderait un peu plus tard quel jeune homme pourrait convenir à la famille. Claire n’aurait dû avoir d’autre sort que d’obéir à son père pour finalement se retrouver dans les bras de quelqu’un qu’elle n’aurait pas même choisi.
Claire n’a pas tenu de journal intime, à ce que nous savons, mais il est clair (c’est le cas de le dire) que Claire n’a pas voulu de ce destin fabriqué d’avance. Comment a-t’elle pu être entrainée à suivre la voie évangélique tracée par Francesco, François d’Assise, ce jeune fils de marchand qui avait renoncé à tous ses biens? Comment cela s’est-il passé?
Oui, il est difficile pour nous de savoir le début de l’attrait de Claire pour le genre de vie de François, mais la grâce de Dieu a travaillé son cœur, et elle s’est résolu à quitter en douce la maison de ses parents, certaine que jamais sa famille n’accepterait un tel projet.
Claire n’allait même pas dans un monastère bien établi, mais se lançait dans l’inconnu sans savoir ce qui l’attendait. Elle apprenait à vivre l’utopie franciscaine, sans aucune garantie d’avenir. En effet, elle quitte la belle demeure familiale dans la haute ville d’Assise, et sans va rejoindre François et ses premiers compagnons à quelques kilomètres de là, à Sainte Marie des anges, qui à l’époque était plutôt marécageux et loin de la ville.
Après s’être fait couper les cheveux, Claire se cache quelque temps dans un monastère bénédictin, car on devine bien la colère de la famille qui arrive à cheval avec l’intention de ramener Claire chez eux. Claire résiste, elle obéit à Dieu et choisit son propre destin, elle se saisit de la nappe d’autel, et personne ne peut arracher une personne qui fait ainsi sans être excommunié.
La famille abandonne.
Après quelques temps passé chez les bénédictines, Claire, qui avait quand même reçu le support et l’appui de l’évêque d’Assise Guido, se voit confier une petite église que François avait déjà réparé de ses mains, l’église de Saint Damien, San Damiano. Et c’est là que Claire et ses sœurs vont passer le reste de leur vie.
Claire vivra jusqu’à l’âge de 60 ans, alors que François lui n’a vécu que 46 ans. Claire est demeurée une des plus fidèles disciple de François et de ses intuitions. On appelait Claire et ses sœurs des pauvres dames, car le pape leur avait accordé le privilège de ne posséder ni propriétés, ni rentes, à l’exemple des frères mineurs. Claire a dûe lutter toute sa vie pour que ce privilège soit inscrit dans la règle. Certains papes voulaient défaire ce qui avait déjà été approuvé et finalement c’est à l’avant-veille de son décès que le pape approuvait le projet de vie de ces pauvres dames.
Nous voyons souvent Claire représentée comme tenant dans sa main ce qui était un ostensoir au Moyen Age. Pourquoi? Un jour des sarrasins, autrement dit des musulmans, ont envahi la région italienne ou se trouvait Assise. Tout le monde était mort de peur. Et il faut aussi savoir que sainte Claire et ses sœurs sont en dehors des murs, des remparts de la ville d’Assise. Alors, des sœurs clarisses vont trouver sainte Claire qui est malade. Elle, qui est pourtant bien malade se fait emporter la sainte Eucharistie et se met en prière fervente vers le Seigneur.
D’une façon inexplicable, les mercenaires qui s’apprêtaient à envahir le monastère quittent en vitesse les lieux, et la ville d’Assise comprend que Claire les protège. On conserve la mémoire de cet événement.
Claire est une femme qui a marqué son temps. Claire est la première femme à avoir écrit une règle pour une communauté. Jusque là, dans l’histoire de la vie religieuse, ce sont des hommes seulement qui en ont écrit pour des communautés de femmes.
Louons le Seigneur pour les merveilles arrivées dans la vie de Claire et si vous avez un jour la possibilité de vous rendre à Assise sur les pas de François et de Claire, ne la manquez pas!