Les grands-mères

Dans mes neuf ans de prêtrise (bientôt dix) j’ai déjà`mentionné quelques fois le rôle bénéfique que peuvent avoir les grands-mères, bien sûr, auprès de leurs petits-enfants. Quand nous parlons des grands-mères, c’est par rapport aux petits-enfants que nous le faisons, bien évidement nous pensons à eux.
Le pape François, dans ses souvenirs, raconte combien ses grands-parents ont été proche de lui, et combien ils ont façonné sa vie dans son adolescence particulièrement.
De lire ceci, m’a rappelé mes propres grands-mères. Je n’ai pas connu mes grands-pères. Tous deux étaient déjà morts lorsque je grandissais.
La mère de ma mère, n’a jamais été proche de moi. Elle vivait en Beauce, nous vivions dans les Cantons de l’Est. Dans mon enfance, trois heures de petite route, la route 108, par un chapelet de petits villages, Lambton, Saint-Romain, La Guadeloupe, St-Martin, etc, me paraissait une énorme distance. On aboutissait enfin à St-Côme où vivait ma grand-mère, et nos tantes et les cousins et cousines. Jusqu’à l’âge de 11 ou 12 ans, s’y rendre paraissait un moment merveilleux, et j’ai encore le souvenir de la radio allumée dans l’auto pour écouter les chants de Noël diffusées par les petites stations locales. Ca faisait partie de la « féérie de Noël ».
Toutefois, je n’ai pas été proche de la mère de ma mère, et je n’étais certes pas son préféré. Dans les toutes dernières années avant son décès, et j’étais alors un jeune adulte, elle avait écrit dans une carte que j’étais « un paratonnerre pour la famille ». Je m’en souviens encore. Et c’est seulement dans son cercueil, que j’ai finalement appris qu’elle avait été membre de l’Ordre franciscain séculier. Disons qu’elle avait été bien discrète sur le sujet.
La mère de mon père s’est faite assez proche de moi, à un certain moment de mon adolescence. Alors que dans mon enfance, je n’ai aucun souvenir particulier d’attention de sa part, elle m’a soudainement prise d’affection. Alors que j’avais atteint approximativement 13 ans. Elle m’invitait à sortir de la maison, et disait qu’elle avait fait un mauvais rêve où elle m’avait vu persécuté par des mauvais garçons. Ce qui n’était pas très loin de la réalité, car effectivement j’ai attiré beaucoup de moqueries à 12 ans et 13 ans, et ça pouvait ressembler à de l’intimidation, comme on le dit dans ces années-ci.
Ma grand-mère me confiait s’être réveillé en larmes et avoir prié pour moi. J’étais touché par l’affection que me manifestait ma grand-mère en ces années là.
Alors, s’il y a des grand-mamans qui me lisent, ne sous-estimez pas l’impact que vous pouvez avoir envers vos petits-enfants. Aimez beaucoup vos petits-enfants. Les enfants qui grandissent d’habitude, ont déjà leurs parents pour faire leur éducation, et inévitablement cela passe aussi par des reproches. Soyez toutes accueillantes envers eux ou elles. Cela les aidera dans la vie.
Et puis, dans ma famille, ce n’est pas l’éducation à la foi qui m’a manqué. Mais parfois, dans d’autres familles, c’est bien différent. Soyez aussi des témoins du Christ auprès de vos petits-enfants. Donnez leur le témoignage de votre prière. Donnez leur des cadeaux en référence avec la foi, tels des bandes dessinées sur Jésus ou les saints.
Quelle beau rôle peut jouer une grand-mère dans la famille!

Décembre 11, 2017