Patrimonial?

Sur l’écran radar de l’actualité, on saute d’un sujet à l’autre. Mais au-delà de quelques anecdotes, il y a un sujet qui revient particulièrement dans l’actualité du Québec et du Canada, mais particulièrement du Québec, et c’est la question de la place du religieux dans la société et on emprunte au vocabulaire de la république française, le terme de « laïcité ». L’idée et le terme sont bien français. Essayez donc de traduire laïcité en anglais. Consultez des dictionnaires. Vous verrez bien que le terme précis est absent en anglais.
Je suis en train de sauter dans une question vaste comme le monde, et il y a des gens comme Mathieu Bock Coté qui écrivent des livres fort érudits sur des sujets de cet ordre. Mais dans ce blog, je ne veux pas faire le tour de la question, mais simplement parler d’une question qui me tient à cœur.
Depuis très, très longtemps, je réfléchis à cette question : « Mais qu’est-ce qui s’est donc passé au Québec pour que la foi et sa pratique dominicale s’écroule ainsi? » Pourquoi est-ce que présentement on ferme des églises dans tous les diocèses? Pourquoi est-ce que toutes les communautés religieuses (ou presque) sont en train de vendre leur monastères ou leur maison mère?
Pourquoi, pourquoi? Le catholicisme fond et disparait. C’est triste. Peut-être que des francs-maçons à Montréal s’en réjouissent, peut-être certaines personnes s’en réjouissent. Mais le Québec qui a été bâti par la France, bien sûr, et surtout les communautés religieuses, le Québec renie ce qui l’a fait vivre.
Un peu d’histoire : Que s’est-il passé quand les britanniques ont conquis la Nouvelle-France en 1759? Le gouverneur français et tous les autres notables sont repartis en France. Il n’est resté que son peuple ordinaire et son clergé.
Si le clergé et les communautés de sœurs n’avaient pas été là, parlerions-nous encore français? Y aurait-il eu des canadiens français? La réponse est : non. Je suis très fier de la langue française et je la parle et l’écris avec soin. Beaucoup de Québécois sont attachés à leur langue et leur culture, et oublient le rôle qu’a joué l’Église. Même on accuse l’Église de tous les maux!
Il y en a pour laisser entendre que l’Église se serait comprise avec l’envahisseur et que mgr Briand, évêque de Québec, avait tort d’appeler le peuple à l’obéissance.
Ce sont des allusions plutôt stupides. Quelle autre alternative restait-il au peuple et au clergé? Louis XV avait bel et bien abandonné la Nouvelle-France, et le britanniques n’étaient quand même pas au même point que les nazis en ce siècle.
Par peur de la révolution des États-Unis, bien des libertés furent donné aux Canadiens de professer le foi catholique et le clergé put percevoir la dîme pour vivre.
Est-ce que le catholicisme québécois a fait vivre l’Évangile aux gens? Malheureusement, au début du XXe siècle, le catholicisme était pratiquement devenue une religion d’état. Et par suite on n’a pas fait suffisamment d’effort pour faire vivre l’Évangile dans le vécu des gens.
Il semble bien que la pratique religieuse était vécue sous le régime de la peur et de bien des interdits. La vie familiale, aussi. Alors qu’il aurait fallu que les gens acquièrent de solides convictions pour leur vie de tous les jours. Combien les avaient?
Il aurait fallu tellement plus d’efforts pour que les gens vivent l’Évangile.
Encore une fois; je me suis lancé dans un sujet vaste comme le monde.
Dernièrement, un nouveau parti politique a été porté au pouvoir et voudrait interdire des signes religieux aux juges, aux policiers, et aux enseignants.
Aux enseignants? Quand on pense que des générations de frères et de sœurs ont enseigné devant des classes, avec tout leur costume religieux, et ce n’est certainement pas ça qui a troublé les étudiants d’alors.
Donc, je trouve excessif ce que la CAQ veut établir comme projet de loi, et bien sûr ce sont quelques femmes musulmanes voilées qui sont visé.
Depuis 1936, un crucifix est placé dans l’Assemblée Nationale. Évidemment, dans l’état actuel des choses, il ne semble pas en phase avec L’État québécois.
Les gouvernements devraient s’inspirer de l’Évangile pour établir leurs lois, mais ce n’est certainement pas systématique.
Alors pourquoi garder un crucifix?
Le premier ministre du Québec a dit que c’était « patrimonial » et qu’il resterait dans l’Assemblée Nationale.
Je suis content que le crucifix reste. Mais il devrait être bien plus qu’un « patrimoine ». Un patrimoine vécu qui inspire toutes nos journées.
Le crucifix nous parle du message d’amour vécu par Jésus jusqu’à son dernier souffle.
Hommes et femmes politiques! Rappelez-vous de ceci lorsque vous regarderez le crucifix au parlement.

novembre 24, 2018