Revenir à Québec!
Chers amis lecteurs,
Voici un assez long silence de ma part, mais vous savez sans doute que j’ai reçu une nouvelle affectation dans ma communauté des capucins. Par conséquent, j’ai quitté Ottawa et je suis maintenant dans le couvent des Capucins du quartier Limoilou à Québec.
Il est indéniable que le Québec est une société distincte, et même un homme comme Stephen Harper l’a reconnu.
Personnellement, ce que je trouve de plus agréable du fait que tout le monde parle français ici, c’est de comprendre même toutes les bribes de conversation en marchant et sans effort, sans même y penser. Ce n’est pas grand-chose, mais lorsqu’on arrive d’Ottawa, il faut savoir être fonctionnel dans la langue de Shakespeare. Et après toutes ces années, je l’étais indéniablement. Mais je ne dirai jamais que je suis autant à l’aise dans une langue que dans l’autre. Et de toute façon, j’ai souvent constaté que certains francophones d’Ottawa sont devenus tellement à l’aise en anglais qu’ils en oublient leur propre leur langue maternelle.
Une autre différence culturelle que je veux souligner, c’est la place des jours fériés dans les deux provinces où j’ai habité.
La fête de saint Jean Baptiste est la fête de tous les Canadiens français. Mais au Québec, la St-Jean Baptiste est la fête nationale, la fête de l’été, absolument incontournable. Je suis un jour arrivé à Kingsbury, village où était encore la maison de mes parents, dans un village où ordinairement il ne se passe rien. Et là, tout à coup! Le 24 juin, grande célébration (pour la taille du minuscule village) sur le terrain de balle de la municipalité. C’est comme ça….
Alors, après avoir tant souligné le 24 juin, est-ce qu’il reste encore de l’entrain pour souligner la fête du Canada une semaine plus tard, le 1er juillet?
A Ottawa, la fête du Canada est un grand événement. On voit le drapeau du Canada devant plusieurs maisons. Les foules se rassemblent au centre-ville et on ne voit jamais autant de monde à Ottawa que lors d’un 1er juillet. Avec finalement, le feu d’artifices en soirée.
Au Québec, dans les villes, les gens s’activent à déménager. Il ya quelques municipalités qui vont souligner la fête du Canada, mais chose certaine, c’est que tout reste bien modeste si je compare aux festivités dans la capitale fédérale.
Un autre contraste qui existe c’est comment au mois d’octobre, le jour de l’action de grâces est célébré ou ne l’est pas.
L’action de grâces, ce jour où nous remercions Dieu particulièrement pour les biens de la terre. Cette fête est née aux États-Unis et nous l’avons adopté au Canada, avec une date qui correspond à notre climat.
En Ontario, j’ai vu que le repas de l’action de grâces est une célébration importante. La coutume veut que l’on mange la dinde, et que l’on prenne comme dessert de la tarte à la citrouille. La famille ou des amis sont invités. Ca ne passe pas inaperçu.
Au Québec, ce repas festif est ignoré. L’action de grâces passe comme un autre jour férié tel que la fête du travail au début septembre.
Est-ce que les Québécois pensent encore à remercier le Seigneur pour ses bienfaits? S’ils ne le font pas, le sens en lui-même de la fête est perdue. C’est une non-célébration : un simple congé.
Le 11 novembre, c’est le jour du Souvenir! A Ottawa, on se souvient des soldats tués pendant les deux guerres mondiales. Plusieurs personnes portent des coquelicots à la boutonnière de leur veste.
A Québec, où je me trouve je n’ai pas vu une seule personne porter un coquelicot, et pourtant j’ai vu bien du monde avec le beau temps, ces jours-ci….
On peut regretter qu’au Québec, on perde un certain sens des jours fériés qui nous sont proposés.
Ce que je trouve le plus regrettable c’est que le sens chrétien de l’action de grâces est escamoté et que la St-Jean Baptiste n’est plus qu’un prétexte à prendre des bières…..
Pour tempérer ces constations que je me faisais, aujourd’hui, 11 novembre, je crois que cette année marquée par la Covid n’aide en rien à ce que soit bien souligné les différentes célébrations, même à Ottawa, en ce qui concerne le jour du Souvenir.
Prions pour la fin de la pandémie!