Un enjeu planétaire
Chaque année, dans nos couvents de capucins, c’est une coutume, une tradition que la plupart des frères puissent suivre une retraite animée, où nous avons des temps de silence et aussi des conférences.
Cette année, je me suis rendu à Québec, dans notre couvent du quartier Limoilou, voisin du boulevard des capucins, et ce n’est pas un hasard si le boulevard porte ce nom!
Cette année, nous avons eu un conférencier, un père de famille, et maintenant grand-père qui a œuvré bien des années dans des groupes communautaires de Montréal et surtout le chic resto pop.
Divers sujets étaient abordé : la capacité d’émerveillement, le visage de Dieu, la prière, etc.
J’ai été frappé par son niveau d’engagement dans ce qu’il fait, mais aussi et surtout combien les enjeux bien réels de l’environnement résonnaient chez lui d’une conviction assurée mais aussi de sa préoccupation pour le monde qui serait légué à ses petits-enfants.
Le pape François lui-même a écrit une encyclique sur l’environnement publiée il y a trois ans, sur la sauvegarde de la maison commune, sur notre terre. Combien l’ont lu? Laudato Si, inspirée directement du cantique des créatures de François d’Assise.
Probablement que nous ressemblons aux gens embarqués sur le Titanic, il y a plus de cent ans. Les gens sont fiers d’embarquer sur ce bateau immense, c’est la vie de pacha en première classe, puis bang! Voilà l’iceberg qui fait couler le beau bateau bâti par notre génie bien orgueilleux.
L’histoire fournit des démentis notoires à notre orgueil, à la démesure humaine. En voici un des plus fameux, surtout depuis ce film avec Leonardo di Caprio, que tout le monde semble avoir vu un jour ou l’autre, sur la planète.
Toujours est-il qu’il ya des dérèglements au niveau du climat, et c’est la mauvaise foi qui triomphe lorsqu’on ne veut pas le reconnaitre.
Nous sommes immergés dans une société où on a mis l’Argent et les profits records sur l’autel de la divinité. Jésus nous avait déjà bien prévenu : « Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu ou l’Argent ». C’est écrit textuellement dans L’Évangile.
Nous sommes tellement aveugles que l’avenir de notre planète est compromis à cause de notre rapacité.
La Chine est coupable de pollution à outrance, mais depuis bien moins longtemps que le Canada et les États-Unis!
Alors que les Chinois faisaient du vélo au temps de Mao Tsé-Toung, pendant ce temps l’Amérique du Nord construisait ses autoroutes et faisait toute l’argent qu’elle pouvait à exploiter la planète pour s’enrichir.
Et désormais, même si Mao est mort depuis longtemps, le parti communiste continue d’y régner comme une façade car désormais les chinois achètent des voitures et exploitent le charbon sans gêne.
Et nous? Que pouvons-nous faire? Nous sommes bien loin des dirigeants chinois ou bien même de mister Donald Trump, n’est-ce pas?
Je reviens à l’encyclique du pape. Il écrit :
« Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie. L’éducation à la responsabilité environnementale peut encourager divers comportements qui ont une incidence directe et importante sur la préservation de l’environnement, tels que : éviter l’usage de matière plastique et de papier, réduire la consommation d’eau, trier les déchets, cuisiner seulement ce qu’on pourra raisonnablement manger, traiter avec attention les autres êtres vivants, utiliser les transports publics ou partager le même véhicule entre plusieurs personnes, planter des arbres, éteindre les lumières inutiles. Tout cela fait partie d’une créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain. Le fait de réutiliser quelque chose au lieu de le jeter rapidement, parce qu’on est animé par de profondes motivations, peut être un acte d’amour exprimant notre dignité. »
Ainsi parlait le pape François.
Puisse-t’il être entendu et que son plaidoyer pour notre monde dispose notre cœur à davantage d’abnégation pour toujours nous centrer sur l’essentiel!