Une page s’est tournée
Huit ans que j’ai passé comme curé de paroisse, curé de deux paroisses! Et maintenant, je ne le suis plus et je suis assistant spirituel national de l’Ordre franciscain séculier.
Bilan de huit ans : Être curé demeure encore intéressant pour connaître les gens car même au XXIe siècle, la fonction de curé jouit d’un certain prestige. C’est un des mots les plus connus, même pour ceux qui sont éloignés de l’Église. Si on faisait des statistiques, probablement que l’on verrait que le mot curé est plus connu encore que « prêtre », et pourtant il y a bien plus de prêtres de diverses fonctions que des curés!
Et ne parlons pas ici de religieux, de capucins ou de franciscains, même les fidèles ont parfois du mal à s’y retrouver! Même les prêtres diocésains ont du mal à s’y retrouver!
J’ai été heureux d’être curé. Surtout d’essayer ou d’imaginer de nouvelles façons de faire.
Par contre, qu’est-ce que j’ai rencontré aussi?
Malheureusement, bien des conflits de personnalité et des chicanes. Dans les deux paroisses que j’ai servi, j’ai été témoin de personnes qui prenaient une responsabilité ou en convoitaient une : et lorsque les choses ne tournent pas comme elles le souhaitent, le pensent, le voudraient, ces personnes disparaissent des paroisses….Je sais de quoi je parle, je l’ai vu dans les deux paroisses.
Mais quel est donc le but d’une paroisse? Est-ce un lieu pour enregistrer les baptêmes, mariages et sépultures? Oui, bien sûr, ces grandes étapes dans les vies des personnes.
Mais une paroisse, ça ne devrait pas être d’abord un état civil.
Au Québec, la vie religieuse et la vie civile ont été tissé ensemble très longtemps, de sorte que je n’avais eu qu’à présenter mon certificat de baptême, la première fois que j’ai demandé un passeport. Je n’avais même pas de certificat de naissance! Certificat que j’ai dû faire venir pour obtenir mon deuxième passeport….
Mais revenons à la paroisse. Nous nous réunissons une fois par semaine à l’église pour nous mettre à l’écoute de l’Évangile. Or l’Évangile nous dit que « les derniers seront les premiers » , L’Évangile nous appelle au service humble, à suivre l’exemple de Jésus qui lave les pieds de ses disciples, etc, etc.
Tout cela, nos bonnes gens l’entendent. Ils sont censés aussi l’écouter. Ils sont aussi censés le pratiquer.
Comment se fait-il qu’on les voit changer de paroisse? Quand ce n’est pas abandonner la fréquentation de l’église, le dimanche.
Est-ce que l’Évangile a pénétré leur cœur?
Avant de vouloir diriger l’administration d’une paroisse comme une entreprise ou bien comme un service gouvernement, est-ce que nos bénévoles ne devraient pas redoubler d’effort pour convertir leur cœur au message de l’Évangile?
Je pourrais sans doute en dire autant de bien des hommes d’Église, mais je parle de ce que je connais. Je n’ai jamais vécu dans un bureau diocésain, et encore bien moins à la Curie, au Vatican.
J’ai toujours vécu bien humblement en Église, et comme frère mineur, héritier de saint François d’Assise, c’est bien comme ça.
Un jour, un professeur de l’Université St-Paul, nous avait donné une présentation sur la croissance des paroisses.
Croissance, oui. Je suis d’accord. Si possible, plus de monde pour accueillir le message de Jésus Christ.
Mais du monde convaincu. Du monde qui s’efforce réellement de faire pénétrer dans leur vie le message d’amour, de paix, de partage et de générosité si présent dans l’Évangile!
Croissance dans la vie évangélique! Plus d’Évangile dans nos paroisses….