2017 est déjà terminé!

Éprouvez-vous une certaine nostalgie à voir une autre année qui se termine? Moi, oui. En gros, j’ai passé de bons moments cette année, et j’ai éprouvé un certain pincement au cœur à voir celle-ci se terminer.
Je ne sais pas comment nos ancêtres envisageaient le temps qui passe. Il y a trois ou quatre siècles quand le pays était à peine peuplé, il me semble que la cadence des choses devait être un peu moins trépidante. Je pense aux soirs d’hiver, par exemple quand il n’y avait ni radio, ni TV, ni Internet, et où les gens se déplaçaient bien moins qu’aujourd’hui. Les gens instruits lisaient ou prenaient la peine d’envoyer de longues lettres écrites à la plume. Les gens sans instruction regardaient le feu et écoutaient des conteurs. Par contre, c’est certain que nous vivons plus confortablement qu’eux.
Aujourd’hui, nous courrons sans cesse après le temps. A ce sujet, voici une belle réflexion d’Henri Nouwen à ce propos.
« Dans la société contemporaine, on a souvent l’impression que ce n’est pas tant l’argent que le temps qui nous asservit. « Je voudrais pouvoir faire tout ce que j’ai à faire, disons-nous, mais je n’ai tout simplement pas le temps. La seule idée de ce que j’ai à faire aujourd’hui-écrire cinq lettres, rendre visite à un ami, placer un appel téléphonique, faire les emplettes, préparer le repas et nettoyer- le seul fait d’y penser suffit à m’épuiser. » En fait dirait-on, nous n’avons pas le temps parce que c’est le temps qui nous a! Nous nous voyons parfois comme les victimes d’une pression constante pour respecter des échéances, faire notre travail rapidement et être prêts à temps. (…) Cela nous amène parfois à nous demander : « Qu’est-ce qui me fait courir? Comment se fait-il que je sois occupé au point de ne plus avoir le temps de vivre? »
Quand nous choisissons de passer avec le Seigneur du temps de qualité, nous prenons peu à peu conscience de ce que le temps perd de son opacité et devient transparent. ….entrevoir que les nombreux événements de notre journée, de notre semaine ou de notre année ne font pas obstacle à notre quête d’une vie pleine mais sont plutôt la voie vers une véritable expérience de conversion. (….)
Perdre du temps en communion avec le Père dans la prière est tout sauf une perte de temps, car à partir de ce « point de vue » nous apercevons la main de Dieu qui nous accompagne à chaque instant et nous vivons chaque moment comme une occasion de solidarité avec Dieu et avec le prochain. »
Réflexions sur la solitude, le célibat, la prière et la contemplation. Pp. 91-93.
Je vous souhaite de vivre intensément ce passage à l’année nouvelle 2018. Que Dieu vous bénisse ainsi que toutes vos familles.
Frère Alix, capucin.