A la recherche de l’Eldorado Spirituel

Alors que depuis l’époque des Beatles et des hippies et même au-delà, L’Occident a la fringale de trouver dans un Orient fabulé et irréel une sagesse décisive, je trouve toujours étonnant que les occidentaux se désintéressent des trésors de sagesse que l’on retrouve dans notre héritage chrétien qui a germé surtout en Europe, historiquement.
On cherche parfois bien loin, ce qui est assez près de nous…..
Voici ce que j’écrivais il y a quelques semaines.
La méconnaissance de l’Église catholique, et par-dessus tout des grands maîtres de la spiritualité catholiques, comme Saint Augustin, François d’Assise, Jean de La Croix, ou tout près de nous dans le temps, Maurice Zundel, me semble assez généralisée.
Peut-être est-ce dû au fait que le lointain a toujours attiré. On croit toujours que c’est plus intéressant…le plus loin possible!
J’en ai encore eu une preuve dans un livre, une BD, une bande dessinée par un québécois qui est sortie l’an dernier. Ce genre de livre est aussi cher que d’autres livres écrits sans image, et donc, je ne l’ai pas acheté, j’ai profité du système de prêts de la bibliothèque d’Ottawa.
Le livre? Comment je ne suis pas devenu moine.
L’auteur? C’est un jeune : Jean-Sébastien Bérubé.
Il n’est pas devenu moine bouddhiste. Voilà le titre de son œuvre.
J’ai trouvé ceci fort intéressant et divertissant. Et en même temps affligeant, et plutôt décevant. Comme lui-même l’est à la toute fin du récit : déçu.
L’auteur a du talent. Il a déjà utilisé sa plume pour raconter la vie de Radisson, un navigateur du temps de la Nouvelle-France et assez peu connu, mis à part la station de métro qui porte son nom à Montréal.
Mais cette fois-ci dans cette BD qui se veut autobiographique, (jusqu’à quel point) on apprend beaucoup sur un jeune élevé à Rimouski (c’est le Québec profond!) et j’ai habité là près d’un an.
Un jeune fasciné par ses lectures de Bd et autres livres concernant le Tibet. Pour lui le Tibet, c’était sa terre promise.
Déjà je demande; quelle part est-ce que la connaissance de l’Évangile et du christianisme a eu dans son éducation? A quelles occasions a-t’il été en contact avec lui?
En fait, il ne répond pas vraiment à la question, et le catholicisme est liquidé dans l’espace d’une case de BD. Lorsque Jean-Sébastien explique pourquoi à 20 ans il voulait devenir moine bouddhiste, il n’écrit pas même le nom de Jésus, il est seulement question du péché et de l’enfer.
D’autre part, selon lui, dans sa famille on insistait sur le rang social et l’argent. Encore le matérialisme ambiant qui baigne dans notre société.
Notre héros fréquente le temple tibétain de Montréal, (il paraît qu’il y en a un!), apprend le tibétain (!) et finit par s’envoler pour Katmandou, au Népal.
De là, il finira par se rendre au Tibet, où ses idées assez précises sur le bouddhisme seront mises à l’épreuve par la rencontre de la réalité. Car s’il y a bien des variantes du christianisme, et à l’intérieur du catholicisme, il y a bien des façons de l’appréhender, sachez qu’il y a aussi bien des variantes au bouddhisme.
Et si notre petit occidental semblait penser qu’il trouverait un peuple rempli de compassion, à l’exemple du Bouddha, il découvre des gens qui rient lorsqu’ils voient des étrangers qui ont une crevaison le long d’une route déserte. Finalement c’est un chinois, un de ces envahisseurs mauvais, qui va dépanner le petit groupe de touristes. C’est presque la parabole du Bon Samaritain servi pour le Tibet….
Jean-Sébastien ne découvre pas le bouddhisme qu’il s’est imaginé sans Dieu, mais il découvre plutôt qu’il existe des divinités au Tibet.
Jean-Sébastien connaitra bien des mésaventures, et ce fut instructif pour moi qui n’irai très probablement jamais dans cette région du monde. Et de fil en aiguille, il retourne dans son pays natal en ayant renoncé à être moine.
Mais Le non-dit derrière toute cette histoire, le non-raconté, c’est l’ignorance énorme des québécois, ce peuple qui est mien.
Qu’est-ce que Jean-Sébastien savait de l’Évangile à 20 ans? Avait-il lu l’Évangile selon st Jean?
Il rêvait de moines bouddhistes. S’était-il donné la peine de se rendre à St-Benoit du Lac, dans son pays, dans sa province? Ou bien encore chez les moines trappistes de St-Jean de Matha?
Ou encore juste de l’autre côté du fleuve, dans Charlevoix, chez les petits frères de la Croix, cette nouvelle communauté monastique inspirée de Charles de Foucauld?
Il a presque 40 ans. L’a-t’il fait maintenant?
Je viens du Québec, et c’est une souffrance pour moi de le dire, il y règne un tel discrédit, une telle méconnaissance, un tel mépris pour la foi en Jésus telle que vécue dans l’Église catholique.
Je ne sais pas si dans le monde il existe un autre peuple qui renie autant ses racines. Je ne veux pas exagérer mais parfois c’est ce qu’il me semble m’apercevoir.
Soyons témoins de Jésus Christ et de son Évangile qui sauve dans tous les milieux où nous nous trouvons, sans arrogance, mais sans peur. Et prions pour que les jeunes générations fassent la rencontre de Jésus Christ vivant!