Ah! Le mois de novembre.

Même le temps gris nous y fait penser.

Nous faisons tous l’expérience des séparations que nous avons tous à vivre plus ou moins.

 Déjà saint Paul pouvait écrire : « Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort : il ne faut pas que vous soyez abattus comme les  autres…. »

L’an dernier, j’ai fait les funérailles de la belle-mère de ma sœur Carmen. Il y a une de ses belles-sœurs qui ne cessait pas de sangloter comme si  la mort de sa mère signifiait la fin définitive. Je ne prétends rien au sujet de sa foi ou de sa non-foi. En général, les gens de ma génération que je connais disent très peu de choses de ce qu’ils croient ou non. Toutefois, ce n’était pas sûrement pas son espérance qui primait à ce moment là.

La peine est là évidemment et une certaine absence. J’ai perdu mes parents  et J’en sais quelque chose. Lorsqu’ils partent vers la vie éternelle, en tous cas, si on a réussi à bien s’entendre avec eux, il y a quelque chose qui disparait, un lien particulier que personne ne remplace. A Fortiori, si on vient d’une petite famille, je crois.

Toutefois, je crois qu’ils sont dans la vie éternelle.

Je crois aussi en cet état de purification qu’on appelle le purgatoire. Je le crois parce que l’Église l’enseigne. C’est un dogme. Les mots « dogme » et « dogmatique » ont mauvaise presse vous le savez, et pourtant on ne fera pas l’économie des dogmes dans la Révélation.

Et pourtant ce sont des pistes pour nous.

Mais depuis très longtemps j’ai remarqué l’absence  ou la quasi-absence du mot purgatoire dans les homélies des prêtres.

Je suis capucin et j’ai été ordonné prêtre à l’âge de 44 ans.  C’est dire que jusqu’à l’âge de 44 ans  j’ai eu le temps d’en entendre des homélies, plusieurs fois.

On parle des défunts et on prie pour les défunts. Si on prie pour les défunts, et qu’ils sont déjà dans le ciel, dans la vie éternelle, à quoi bon? N’est-ce pas plutôt nous qui avons besoin  de leurs prières?

Et bien non. Tout comme il y a une fête de la Toussaint pour tous les bienheureux, autant il y a une journée dédiée à la prière pour nos défunts, la prière pour les âmes du purgatoire.

Si on en parle pas le 2 novembre, je me demande bien quand nous allons parler du purgatoire.

On peut parler aussi des rites funéraires qui ont tellement changé. Comme catholiques, vous savez très bien que l’on peut faire célébrer l’eucharistie pour une intention particulière comme nos parents défunts ou amis défunts.

Le catholique moyen  le savait même après la fameuse révolution tranquille, même dans les années ’70 et ’80, même les gens non-pratiquants s e souvenaient de cet acte de charité.

Une de mes  cousines est décédée récemment. Tous les cousins de mon âge et plus vieux savent qui je suis et ils étaient tous à mon ordination presbytérale. Personne ne m’a demandé de célébrer la messe pour elle, suite à une liturgie de la parole qui a eu lieu au salon mortuaire. C’est dommage. J’en ai célébré une pour elle et bien sûr, il ne m’est pas nécessaire d’attendre leur demande pour le faire.

Une dernière observation que je vous partage, mon père est décédé il y a presque dix ans et ma mère deux ans plus tard. Sur la nécrologie, au lieu de demander des dons à la société du cancer ou du pancréas, nous avons fait écrire « des offrandes de messe » . Une bonne manière de rappeler des choses essentielles, que notre vie ne s’arrête pas à la terre.

novembre 3, 2022