Autour d’un décès (juillet-août ’21)
Typiquement, à quel mois vous pensez aux défunts? Vous ne pensez sans doute pas au mois de juillet. Vous pensez plutôt à novembre. Et à chaque année, cela est consacré par la tradition et par le climat que nous avons, aussi.
Mais permettez-moi de vous raconter que cette année, ça a été différent. Dans ma situation.
Une personne bien amie, la mère de mon beau-frère, la belle-mère de ma sœur, Denise. Écrit comme cela, ça peut paraître éloigné. Détrompez-vous. Je suis ami avec elle et son mari, depuis des années, depuis deux décennies.
Je viens d’une toute petite famille : nous ne sommes que deux enfants et mes parents se sont tous les eux éteints respectivement en 2013 et 2015. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’étaient des parents de substitution, mais du moins, j’éprouvais à leur égard une grande amitié. Et je dirais que c’était réciproque.
Denise est tombée malade d’un cancer galopant, foudroyant. Hospitalisée à l’hôtel-Dieu de Québec, elle a démontré un courage admirable et a démontré sa foi aussi.
Lorsque j’étais curé à Ottawa, j’ai donné un temps non négligeable à la visite des malades que je connaissais, les paroissiens qui sont éprouvé dans leur santé, et avec la moyenne d’âge de nos paroisses, cela arrive plus d’une fois. Vous me direz peut-être que c’était par conscience « professionnelle » mais en fait, c’était un appel du cœur et aussi le souvenir de Mathieu 25 : « J’étais malade et vous m’avez visité »….
Je n’ai plus aucun titre ecclésial. Je ne suis ni évêque, ni curé, ni modérateur. J’ai un titre fraternel : « frère ».
Et c’est à ce titre que je me suis rendu plusieurs fois visiter Denise, et comme elle était reconnaissante de ma visite!
Elle ne pouvait plus avaler autre chose que de la glace qui fondait dans sa bouche.
Je l’ai donc béni plusieurs fois. Et elle a insisté pour que je la bénisse!
J’omets bien des détails pour vous raconter, que l’on m’a demandé de présider les funérailles de Denise. C’est un privilège et en même temps un défi. Mais un défi que je peux relever.
La veille des funérailles, il y a des visites au salon mortuaire.
Il y a eu de grandes transformations, dans ce qui se passe au salon mortuaire.
Dans mon enfance, il y a déjà bien longtemps, les gens avaient encore la tradition de dire le chapelet. Le premier souvenir que j’ai du salon mortuaire : un cousin s’était éteint à l’âge de 15 ans mystérieusement. (je ne me souviens plus de quoi….si je l’ai jamais su!) Je revois mes tantes réciter ensemble le chapelet, que à l’âge de 4 ans, je ne comprenais guère….
On ne parle plus de chapelet depuis bien longtemps. Encore heureux si une place est réservée à la prière au salon. …
Il y a quelques années à Ottawa, j’ai eu plusieurs visites à faire au salon mortuaire, et il allait de soi qu’il me revenait comme homme d’Église de faire la prière. Et même lorsque je ne connaissais pas les gens, j’ai vu des gens insister pour que je sois présent et j’étais contacté par les pompes funèbres.
Il y avait bel et bien un moment de prière cette année au salon mortuaire pour Denise. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir que l’entrepreneur de pompes funèbres se réservait de faire la prière, et ne m’a absolument rien demandé, alors que portant la bure, il était clair que je savais bien ce que sont les prìères dans l’Église Catholique. Et disons que ces prières ont été expédié rapidement, presque comme une formalité.
Le lendemain, à l’église, tout s’est bien passé. Tout le monde était respectueux de la célébration. Une personne a raté une marche, mais cela fut de très courte durée, et il n’y eut rien de sérieux suite à cette chute. Tous ont dit que la célébration était belle.
La célébration en soi est la même depuis les 50 dernières années. Le fait que très souvent, ce n’est plus un cercueil, mais une urne de cendres qu’on apporte à l’église est le plus grand changement que l’on ait connu.
Donc, plus d’ouverture de portes monumentales (dans certains cas), plus de porteur, etc.
Les fleurs, parfois, prennent plus de place que la dépouille.
Combien de transformation en si peu d’années!
Et aussi les mesures sanitaires accentuent encore les modifications aux habitudes bien inscrites dans l’esprit des familles.
Présentement, même avec la zone verte, le maximum permis est de 25 dans les réceptions qui suivent les funérailles dans les sous-sols d’église ou ailleurs.
Le moyen de contourner ce maximum?
Simplement choisir un restaurant et s’y rendre.
Évidemment, vous pouvez vous rendre compte que cela transforme les choses. Vous n’êtes plus dans la même salle, les même gens qui ont participé à la célébration.
Vous vous retrouvez dans un restaurant où il y a d’autres personnes qui viennent prendre le plat du jour!
Ceci dit, maintenant que je vous ai décrit ceci, je salue respectueusement Denise et l’expérience globale fut largement positive.