Ça va bien aller?

Reprendre la route après quelques mois de confinement est une expérience intéressante. A l’extérieur, on est passé brusquement d’un sol recouvert de neige partout à des champs verts et à une végétation pleinement développée.

Par ailleurs, devant les maisons et à d’autres endroit  on peut remarquer le dessin de l’arc-en-ciel qui accompagné  aussi  d’un slogan écrit à quelques endroits le long des routes et devant les maisons : « Ca va bien aller! » On pourrait se demander si ce n’est pas la devise de 2020?

A première vue, le slogan laisse perplexe. « Ca »? Qui ou quoi? Ca ne peut être guère plus vague et imprécis comme mot d’ordre. « Ca »? On sait bien que le slogan est apparu en mars, un peu après le début du confinement.

Alors quoi? C’est le confinement qui va bien aller? On s’est bien reposé, on s’est bien recentré? On ne veut certainement pas dire que  c’est le virus qui va bien aller! Oui, il a tué bien du monde, et il en tue encore. Des préposés dans les hôpitaux et huit de mes confrères âgés.

Ca va bien aller….Après avoir vu le long des routes du Québec, ce slogan, j’ai voulu savoir son origine. Mais qui a donc lancé ceci?

Comme nous faisons tous ou presque, j’ai tapé sur Google la petite phrase et Wikipédia m’a immédiatement renseigné sur son origine  que j’ignorais complètement.  Pourtant ce n’est pas faute d’informations. Nous avons été littéralement bombardés sur le sujet de la Covid et du confinement.

Il semblerait que c’est la traduction malhabile d’un slogan lancé en Italie : « Andra tutto bene! » Je parle espagnol et je peux baragouiner l’italien. En fait, s’il s’agit bien d’une traduction, elle semble bien mieux réussie en Belgique : « Tout ira bien » ou « Tout ira mieux! »

Au Québec, dans le langage familier, on dit depuis toujours : « Comment ça va? » « Ca va bien ! »

A mon avis personnel, c’est certainement plus satisfaisant « Tout ira bien ». Comme traduction.

Mais prenons un peu de recul par rapport à ce slogan et à son contexte.

On entend sur les ondes de la radio ou bien dans les conversations : « Va-t’on revenir comme avant? » Avant, signifiant dans la tête de chacun, ce qui le préoccupe le plus : librement….sans virus….sans peur….sans masque….etc, etc.

On a entendu aussi plusieurs invitations à donner un coup de barre à notre société. Par exemple : ceux qui voient des changements climatiques importants déjà présents et à venir.

Il y a une histoire dans les livres des prophètes de l’Ancien Testament. L’histoire de Jonas.

Cet homme est envoyé par Dieu prêcher que la ville de Ninive sera détruite si  les gens ne changent pas. Or, sans avoir vu de désastre, le roi du pays ou de la ville, (encore au temps de François d’Assise, il y avait des villes qui étaient indépendantes!) le roi décrète la repentance.

Le message est clair : ces païens se sont convertis à l’appel de Dieu. Est-ce que les Juifs de cette époque peuvent en faire autant?

Et nous? Et nous?

Sommes nous dans la pensée magique : « Ca va bien aller! » comme si tout arrivait sans effort, ou bien entendons-nous changer, faire mieux qu’avant?

Comme je l’ai écrit dans mon premier blog consacré au coronavirus, est-il bien raisonnable que pour prendre des vacances,  des Français ou des Italiens doivent partir pour la Thaïlande?

Au Québec, François Legault invite cet été les gens à prendre des vacances dans leur province. Quand il fait beau et chaud chez nous, ne pouvons-nous pas profiter de ce que le Créateur nous a donné dans notre coin de pays? Qui a fait le tour de toutes les régions, sans exception : Gaspésie, Charlevoix, Saguenay, îles de la Madeleine, Estrie, etc?

Encore une observation : lorsqu’on roule, on voit tellement de « picks-up » Ram sur la route. Mais qui a donc besoin, vraiment besoin de rouler avec une « Ram »?

Est-ce que le monde rural ne diminue pas d’année en année? On peut concevoir qu’un fermier a besoin de ce type de véhicule. Mais il y a de moins en moins de cultivateurs, et ce sont les statistiques qui nous l’apprennent.

Pour donner un exemple : Est-ce qu’une Toyota ne prend pas moins de carburant qu’une Ram? Et je ne parle même pas ici des voitures hybrides ou encore des voitures électriques. 

La réponse n’est certainement pas difficile. Mais quelles choix allons-nous faire?

« Ca va bien aller » c’est bon de vouloir s’encourager, se donner de l’espoir, mais tout cela n’ira pas loin si une fois de plus nous oublions l’Évangile dans nos prévisions, dans nos façons de bâtir nos vies, nos familles et notre société.

« Ca va bien aller », oui, mais sommes-nous prêts à faire une révision de vie comme individus et sociétés,  et à faire en sorte que ça aille mieux?

juin 13, 2020