de politique ou de religion

J’ai déjà entendu que dans certaines réunions de familles, on se défendait mutuellement de traiter de religion ou de politique.
Je pense que ce conseil ou cette défense a été assez largement suivi chez les canadiens français. Le canadien français d’autrefois était catholique mais n’en discutait pas. Il n’a jamais pris le temps de se demander pourquoi il adhérait à sa religion et comme la plupart du temps, il était pauvre, il n’en avait guère le temps ou le loisir. Sa foi aurait pu être articulée davantage, mais on naissait catholique comme on naissait avec la peau blanche, et qu’on était francophone. Alors, ce qui devait arriver, arriva; les gens se sont mis à s’instruire davantage, mais sans nécessairement le faire par rapport à leur foi, et certains l’ont perdu.
Je me souviens de ma défunte mère, qui dans son zèle, aux belles années des groupes de prières, s’essayait à donner de bons conseils à certains membres de la parenté. Elle n’a pas remporté un grand succès. Elle ne s’est pas vraiment fait des disciples! Que parfois, elle ait pu être gauche dans sa façon de procéder, je le crois.
Pour ma part, de par ma vie et ma vocation, j’ai à parler de la foi et de l’Évangile. Bien sûr, d’une façon bien établie le dimanche après la proclamation de l’Évangile, et quelques fois dans la semaine. Mais l’homélie est un monologue. En fait, je ne parle pas si souvent que ça de ma foi dans des conversations. Car le plus important pour moi, c’est de sentir une ouverture. Que la personne veut aller plus loin dans son questionnement. Si la personne ne veut pas se questionner, je n’insiste pas. Ainsi que je l’avais raconté dans mon précédent blog, ma précédente chronique. Mais donnez-moi des personnes intéressées, désireuses d’aller plus loin, et je me ferai un plaisir de dialoguer avec elles. Et moi-même, ça me rend service, et je continue de réfléchir ou méditer après ce dialogue.
Et la politique? Les canadiens français sont un peuple pacifique et parmi les peuples de ce continent, presqu’aucune révolution ou coup d’état. 1838 et 1970 sont pratiquement les deux seules années où ça a vraiment chauffé au Canada Français. On dit que nous sommes un peuple plutôt moutonnier, unanimiste et c’est assez vrai. Donc, nous n’avons pas eu beaucoup de batailles dans notre histoire à cause de décisions politiques. Sauf lorsque le Canada Anglais voulait imposer la conscription obligatoire au Canada Français lors des deux guerres mondiales.
On a bien reproché à certains prêtres d’autrefois de s’être mêlé de politique, et d’avoir dit aux gens comment voter.
Lorsque l’on vit en démocratie, et que l’on va voter, on n’a pas d’autre choix que de se questionner sur nos choix politiques. Peut-on ne rien dire sur la politique?
Certainement pas. Je suis un citoyen comme un autre, et j’ai droit à mes jugements sur ce qui se passe sur la scène politique. (Que je trouve assez désolante par les temps qui courent).
Et à l’église? Est-ce que le prêtre doit se taire sur la politique?
Non. Pour la simple et bonne raison, que nos choix moraux ont des répercussions sur la scène politique. Le prêtre parlera donc avec prudence, mais avec résolution.
L’Église catholique défend le droit à la vie, elle le défend par rapport aux législations permissives sur le suicide assisté, et elle le défend aussi par rapport à l’absence de toute législation sur l’avortement. Le Canada n’a aucune législation pour encadrer de quelque manière l’avortement….
Alors lorsque Justin Trudeau prétend que tout son parti doit être « pro-choix », est-ce que L’Église peut demeurer indifférente? Non.
Nos choix moraux ont des répercussions politiques, et on ne peut pas faire les anges, et prétendre qu’on ne parlera pas de politique.
L’ennui, c’est qu’il y a peu d’hommes ou de femmes politiques qui m’enchantent. Si peu.
Présentement, Justin Trudeau et sa marijuana est au bas de l’échelle pour moi. Je n’aime pas non plus Katleen Whyne en Ontario.
Je ne voterai pas au Québec, ma province natale, mais je me demande bien pour qui je voterais si je me trouvais là.
Qui nous donnera des personnes de la trempe de Charles de Gaule ou de Nelson Mendela? Des personnes désintéressées, qui cherchent le bien véritable de leur peuple?
Voilà. Vous en savez encore un peu plus sur moi et ce que je pense par rapport à ces sujets.
Prions pour avoir des leaders suivant le cœur de Dieu.

mars 12, 2018