La foi de nos jours

Est-ce que c’est évident d’avoir la foi de nos jours? Non, ce n’est pas évident. Ca n’a jamais été facile d’avoir la foi. Avoir la foi requiert en une grande confiance en Jésus Christ et en sa Parole qui ne saurait nous mentir. Mais de nos jours, dirait-on, tout se ligue, plus que jamais, pour combattre la foi. Tout d’abord, il y a quelques siècles, à peu près personne ne s’affirmait athée. Par exemple : au temps de François d’Assise, on parlait des hérétiques, c’est-à-dire de ceux qui professaient des erreurs, et parfois des erreurs importantes au sujet de Dieu. On parlait des païens, ceux qui croyaient en des divinités qui n’étaient pas le vrai Dieu. Et on savait bien qu’il y avait aussi les Maures ou les Turcs, autrement dit les musulmans qui croient en Dieu, leur Dieu mais qui ne reconnaissent pas la Bible et qui ont leur propre livre sacré, le Coran. Mais tout ce « beau monde » était croyant, soit en un Dieu, soit en plusieurs dieux. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, que l’on commence à rencontrer quelques rares noms qui s’affichent comme athées. La Mettrie, Ça vous dit quelque chose? C’est un nom fort peu connu, sauf peut-être dans les facultés de philosophie, c’est un de ceux qui osèrent se poser comme athées. Puis viendront ces noms que tous connaissent : Marx au XIXe siècle et Freud au XXe siècle. Ils ont tous deux des champs d’intérêt bien différents, mais ils se rejoignent dans leur athéisme. Et si encore naguère, presque tout le monde disait en Occident croire en Dieu, désormais on rencontre de plus en plus de gens qui se disent athées ou bien encore « agnostiques ». Des gens qui devant les croyants et les incroyants, se déclarent incapables de savoir ou de se prononcer face soit à Dieu, soit face à l’Église, ou bien soit face à la vie après la vie…. Je suis religieux, je suis capucin, et je suis aussi prêtre, et j’ai la foi. Mais tout en ayant la foi, j’ai à combattre les doutes, car comme Thérèse de Lisieux l’écrivait lorsqu’elle était fort malade, je suis parfois tenté de penser que nous ne pouvons rien savoir comme êtres humains, et que c’est un grand trou noir qui nous attend après la mort. Oui, oui, Thérèse de Lisieux a écrit quelque chose de semblable, je la cite de mémoire. Elle était tentée par les doutes. Elle disait qu’il lui semblait entendre le ricanement du diable. Thérèse de Lisieux a vécu à la fin du XIXe siècle. C’est une des saintes canonisées qui n’ont jamais parlé de visions, d’extases ou d’apparitions, qui n’ont jamais rien eu d’extraordinaire pendant leur vie, pendant sa courte de vie de carmélite, et dont on se sent plus proche que bien d’autres. On aime bien les saints ou saintes qui ont eu des vies extraordinaires mais on se sent plus proche des saints ou saintes qui ont mené des vies ordinaires d’une façon extraordinaires. J’aime bien sainte Thérèse de Lisieux comme bien d’autres catholiques. Je n’aime pas le surnom dont on l’a affublé dans le monde anglophone Little flower. Sainte Thérèse est bien plus qu’une petite fleur, à mon avis. J’ai foi, mais la foi n’est pas l’évidence. J’ai foi et aussi je répète cette phrase : « Seigneur, je crois, mais augmente ma foi ». « Fais porter du fruit à ma vie, pour qu’elle soit une vie fructueuse et qui te plaise! Amen ».La

septembre 13, 2019