François d’Assise et le Sultan

La semaine dernière, dans ma façon coutumière de vous écrire, en faisant référence assez souvent à mes racines culturelles et familiales, j’ai abordé un sujet vaste comme le monde, l’Islam, qui peut avoir des ramifications théologiques, culturelles, sociales ou politiques. Mais ce n’était pas mon but, et je n’ai voulu livrer que de simples constatations que je faisais.
Mon blog est là pour vous aider à mieux connaitre Jésus et saint François d’Assise. J’espère que je vous fais du bien par le fait même. Et si par hasard, j’y aborde un autre sujet, ce dont je n’entends pas me priver, c’est pour vous livrer parfois mes propres interrogations, questions ou réflexions sur notre monde.
Au temps de saint François d’Assise que j’aime beaucoup, cet homme saisi par la grâce de Dieu et qui l’a rayonné jusqu’à son dernier souffle, en son temps, L’Islam existait bien évidemment. Quelques siècles plus tôt, les musulmans avaient conquis toute l’Afrique du Nord, suite à la mort de leur fondateur, et s’étaient répandu jusqu’en Europe. L’Espagne au complet avait été conquise par les Maures (ainsi les appelait-on) et ils s’avançaient sur le territoire actuel de la France, alors qu’ils ont été stoppé par Charles Martel. Au temps de François, les espagnols avaient reconquis une partie de leur territoire, mais une partie de l’Espagne demeurait toujours sous domination musulmane.
Si on veut connaitre saint François, ses premiers biographes sont incontournables : Et Thomas de Celano est le premier de la série.
Thomas de Celano, frère mineur des premières heures, écrit une vie sur lui, quelques années seulement après le décès et la canonisation de François. Dans sa vita Prima, Thomas nous rapporte que François s’est rendu en Syrie dans la treizième année qui suivit sa conversion.
« …il fut arrêté par les gardes avant même d’arriver au Sultan, accablé d’injures et de coups, mais il ne frémit pas; on le menace de mort, il ne se trouble pas….Après avoir été le jouet de tant de haine, il fut enfin reçu avec beaucoup de courtoisie par le Sultan qui lui donna tous les signes de faveur et lui offrit de nombreux cadeaux pour essayer de fléchir son âme vers les richesses du monde. Mais a`constater que François repoussait énergiquement tous ces biens, il demeura stupéfait, le regardant comme un homme extraordinaire; il l’écoutait volontiers et se sentait pénétré par sa parole… »
Voilà le premier témoignage recueilli sur cette homme qui allait au devant de toutes les frontières, et qui ne reculait devant rien ni personne pour mieux faire connaitre Jésus Christ Notre Seigneur. François après avoir été malmené, a finalement rencontré un homme courtois dans la personne du sultan.
Dans la grande basilique de saint François à Assise, il y a une fresque qui raconte cette rencontre mémorable.
Chez tous les peuples et dans toutes les religions, on rencontre des gens bien et des canailles, des hommes droits ou des imposteurs. Et les musulmans n’y font pas exception. Ce sultan a été impressionné par le témoignage de saint François, et une tradition que j’ai lue, mais non rapportée par les premiers biographes, font remonter à cette époque, le privilège qu’ont les frères mineurs d’être gardiens de certains de lieux saints d’Israël. A cause de cette rencontre avec le Sultan.
J’admire beaucoup saint François, car c’était il était prêt à donner sa vie pour l’Évangile en cette occasion. Je note quand même que même que François d’Assise n’a pu avoir la joie de voir un musulman recevoir le baptême.
Des siècles plus tard, en 1986 plus précisément , saint Jean-Paul II convoque une rencontre des diverses religions à Assise pour prier pour la paix. Le témoignage d’une rencontre pacifique entre saint François et le Sultan fait choisir la belle ville d’Assise pour être le théâtre de ces rencontres de prière pour la paix.
On parlait beaucoup encore de guerre nucléaire possible entre les États-Unis et la Russie dans les années ’80. J’avais 19 ans, et j’entendais parler de cette série télé sur les chaînes américaines the day after… comment l’homme survivrait à l’apocalypse nucléaire. Presque la fin de l’humanité….On avait bien raison de prier!
Revenons à Assise. Il y en a eu encore d’autres, dont en 2002, suite à la fameuse attaque terroriste du 11 septembre 2001. Il était aussi urgent de prier pour la paix dans ces conditions.
Il ne s’agit pas pour les participants, de se rassembler au même endroit pour essayer de trouver la prière que pourrait faire en même temps : les bouddhistes, les hindous, les shintoïstes, les chrétiens, etc.
Non, chacun prie suivant sa conscience. Et il y a eu un lieu distinct pour chaque culte, chaque religion. Et ces hommes religieux se rassemblent pour signer une déclaration en faveur de la paix.
Est-ce que ce n’est pas inspirant?
Ca l’est certainement. Et le pape François continue certainement dans cette lignée avec son cœur compatissant pour les hommes et femmes de toute provenance et de tout horizon.
Un témoignage qui continue encore 7 siècles plus tard!

juillet 16, 2018