La bénédiction paternelle

Chez nous, au Canada français, il y a une très belle tradition qui s’est développée au fils des âges, quoique je n’aie jamais lu ou entendu quand et comment elle avait pris naissance. 

Il s’agit de la bénédiction paternelle. Le 1er janvier, le père de famille se fait un devoir ou un plaisir de bénir sa progéniture. Le père de famille demande au Seigneur de répondre ses bénédictions sur sa famille, et Dieu sait qu’il y avait de nombreux enfants autrefois. 

Au moins, un siècle avant Vatican II, les simples gens avaient compris qu’il n’y avait pas seulement les prêtres qui pouvaient bénir les gens. Un siècle avant le Concile, les gens avaient compris que des laïcs, pouvaient eux aussi bénir. Bien avant que tous les discours sur la promotion du laïcat dans l’Église se fassent entendre….

Dans notre toute petite famille  de deux enfants, mon père semblait un peu embarrassé lorsque venait le temps de donner cette bénédiction. Mon père était bien plus habile avec ses mains qu’avec les mots, et en cela nous avons toujours été très différents.  Mais les fils ne viennent pas au monde pour reproduire ce qu’ont  fait leurs pères.

Une fois mon père mort, je ne reçois plus de bénédiction paternelle. Dans certaines familles, lorsque le père décède, c’est la mère qui va continuer la tradition. Sauf que la mienne  n’a pas survécu bien longtemps à mon père. 

Il ne me reste plus qu’à inviter les pères de famille à bénir leur enfant….

Dans mes souvenirs du 1er janvier, je me souviens aussi d’un chant  que l’on entendait un peu partout : « Mon Dieu, bénissez la nouvelle année, rendez heureux nos parents, nos amis….elle est toute à vous et nous est donnée pour mériter le paradis…. »

L’air est beau, mais les  paroles sont un peu fausses. Ce n’est pas nous qui nous méritons le paradis, car cela s’appelle du pélagianisme, du nom du moine Pélage, qui affirmait que l’on pouvait se sauver par nos propres efforts.

Non! C’est Jésus Christ Notre Seigneur qui nous a mérité le paradis, et c’est à nous de dire oui à ce salut, c’est à nous à aimer Dieu et aimer notre prochain comme il nous le demande. 

Le 1er janvier, c’est bien connu, tout à coup on se souvient de notre culture et de notre folklore, 

Les radios diffusent un peu moins de chansons internationales (surtout en anglais) et nous font jouer des chansons de la Bolduc, ou bien de la famille Soucy, etc. 

Je vous souhaite un bon début d’année 2019 et que Dieu vous comble de ses bénédictions! Si vous êtes père ou mère, n’oubliez pas de bénir vos enfants!

décembre 31, 2018