Le lavement des pieds

La semaine dernière, j’ai écrit quelque chose de très personnel sur mon attachement à Jésus comme étant le centre de ma vie et de ma spiritualité.
Cette semaine nous commençons la plus sainte des semaines, la semaine sainte, et ayant ceci en tête et dans le cœur, j’aimerais méditer sur ce que nous rappelons le jeudi saint.
Le jeudi saint est un jour bien particulier. Nous faisons mémoire de Jésus qui a lavé les pieds de ses apôtres. C’est un rappel important.
C’est un geste très humble, bien sûr, mais aussi très important. A l’intérieur des foyers de l’Arche de Jean Vanier, c’est un geste que l’on pratique en y mettant beaucoup de soin et cela nourrit une bonne part de la spiritualité inspirée de Jean Vanier, ce grand chrétien humaniste.
De plus, le pape François nous a montré que c’était une intuition tout à fait légitime puisqu’il a entrepris son pontificat en faisant un geste qui a eu un grand retentissement à ce moment là dans la Presse : il est allé dans une prison où il s’est trouvé doux apôtres à qui laver les pieds.
Ce geste, que l’on voyait d’abord et avant tout se faire dans nos églises, tout à coup le pape donnait le signal fort d’aller vers ceux auxquels on ne pensait pas.
Le pape François n’a pas tout inventé. Je me souviens quand même du pape Jean-Paul II qui avait lavé les pieds de clochards de la ville de Rome, mais c’était à l’intérieur de la basilique St-Pierre.
Avec le pape François par contre, c’est l’Église qui va jusqu’aux prisonniers qui ne peuvent sortir de prison et c’est l’Église qui va jusqu’aux malades dans un hospice.
Évidemment, lorsqu’on est curé comme je le suis présentement, on est lié à notre paroisse. Si nous vivions dans un climat plus chaud que le nôtre, nous pourrions imaginer sortir devant l’Église St-François d’Assise pour y célébrer la messe et laver les pieds des apôtres. Mais rien ne sert de trop rêver : le climat d’ici nous confine entre quatre murs huit mois par année et dans les quatre mois qui restent, il peut aussi pleuvoir.
Laver les pieds de douze personnes, hommes, femmes et enfants me donne la joie d’imiter Jésus au plus près de sa vie concrète. Il n’y a pas seulement les prêtres qui peuvent laver le pieds en signe d’humilité et de service, mais les prêtres sont appelés à le faire d’une manière pressante, et c’est ma joie de pouvoir poser ce geste au jeudi saint.
Bonne semaine sainte à tous et à toutes.