Les animaux de compagnie
A Ottawa, sortez à n’importe quelle heure de la journée ou de la soirée, et vous êtes à peu près certains de rencontrer quelqu’un qui promène son chien, grand ou petit, de toutes les races possibles et imaginables. A tel point que je me demandais si Ottawa n’était pas la capitale mondiale des promeneurs de chien?
Ce fait là est bien notable à Ottawa, mais par contre, on peut dire que ce sont les pays du Nord occidentaux qui ont fait une place spéciale à L’animal de compagnie.
En Amérique centrale, on voit des chiens errants, et on en voit parfois rentrer jusque dans l’église!
A mon avis, quelqu’un qui voudrait faire une thèse de maîtrise ou recherche journalistique aurait un sujet en or pour faire son document ou même son livre : Historiquement, comment s’est développé la présence de plus en plus forte d’animaux de compagnie et géographiquement, comment ça se présente.
Je suis sûr de ce que j’écris présentement : ça serait une recherche en anthropologie percutante, ou bien un livre qui se vendrait….
Tout d’abord, simplement avec les connaissances que j’ai en histoire générale, et plus spécifiquement en histoire du Canada français, je dirais que c’est un phénomène relativement récent, la place qu’a prise dans nos maisons l’animal de compagnie : chat, chien, perruche, poisson rouge, etc.
Dans les maisons de nos grands-parents, la plupart du temps des cultivateurs, des « habitants », lorsqu’il y avait une dizaine, une douzaine ou même une quinzaine d’enfants, il est clair qu’il ne restait plus beaucoup de place pour inclure dans les préoccupations du maître ou de la maîtresse de maison, le petit pitou ou le petit minou. (Voir à cet égard, le beau film inspiré de l’œuvre de Félix Leclerc : pieds nus dans l’aube. Film de 2017).
Les chats étaient utiles pour nous débarrasser des souris et autres vermines, et ils habitaient dans la grange. Même chose pour les chiens, quand on en avait. On avait assez d’enfants pour éviter de rechercher encore d’autres compagnies….
Sans avoir de statistiques sous les yeux, mais simplement par logique, je crois que les animaux de compagnie se sont mis à se répandre lorsque les familles ont rétréci.
Par exemple : mes parents se sont épousé dans la trentaine, ce qui en 1962, n’était pas commun. Donc, nous n’avons été que deux enfants, ce qui marque une coupure nette avec les générations précédentes.
Lorsqu’on est deux enfants, et surtout si on habite un petit village rural, on a beaucoup moins d’interaction dans la famille et beaucoup moins de possibilités de loisirs variés comme on en voit aujourd’hui.
Nous avons eu des chats, et mon père était bien réticent au début, à les inclure dans la cave de la maison, à cause des odeurs….Nous avons eu des chiens trop gros pour aller dans la maison.
Et si donc en 2018, on voit autant chiens dans les rues d’Ottawa (des chats aussi, mais surtout des chiens!) comment ne pas saisir la grande solitude qui règne dans nos villes?
Pourquoi tant d’animaux de compagnie? On ne le dit pas beaucoup dans la société, mais le nombre des personnes célibataires augmente. Le nombre des personnes séparées ou divorcées augmente aussi….
Les statistiques le disent, et il n’est pas nécessaire d’avoir consulté beaucoup de statistiques pour s’en convaincre.
Nous avons tous besoin de compagnie, autrement dit d’amour et d’affection, et si ce besoin n’est pas comblé par Dieu, car Dieu est Amour nous écrit saint Jean, et si ce besoin n’est pas non plus comblé par des êtres humains, nous nous tournerons vers les animaux!
Et puis, rassurez-vous, je n’ai rien contre les animaux de compagnie. Aujourd’hui, je vous faisais simplement part de mes observations.
François d’Assise aimait la Création et aimait les animaux, c’est écrit textuellement, mais il faisait remonter au Créateur de toutes choses son amour et son affection.
C’est sous cet angle que nous devrions aborder la vie, et nous serons souvent dans l’émerveillement.