Les pèlerins d’Emmaüs
Ce texte de saint Luc est magnifique!
Les apôtres sont au cénacle lorsque Jésus est crucifié. Ainsi que d’autres disciples.
Et puis arrive le premier jour de la semaine, dimanche de Pâques. Ces deux disciples ont bien entendu et vu les saintes femmes venir leur dire que le tombeau est vide, mais il est bien clair que pour eux, ça ne changeait pas grand-chose puisque Jésus était mort.
Alors, ces deux disciples décident qu’ils en ont assez de ce confinement dans le Cénacle, et ils décident de s’en aller à Emmaüs, à deux heures de marche. Ce n’est pas encore très loin de la ville.
Et tout à coup, voici que Jésus ressuscité s’approche d’eux et sans qu’ils s’en doutent. Il y a 2000 ans, les gens étaient peut-être moins méfiants qu’aujourd’hui. Qui d’entre nous accepterait de répondre à un inconnu, qui nous dirait : « Vous parlez de quoi au juste ? » Dans la mentalité d’aujourd’hui, on lui ferait savoir que ça ne le regarde pas.
Les deux disciples ont beau être tristes, ils répondent avec une grande simplicité à leur interlocuteur. Ils ont perdu Jésus en qui ils avaient mis tant d’espoirs, des espoirs déçus! C’est très clair, ils disent : « Nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël ! Nous sauver, nous délivrer de l’occupation et du pouvoir des Romains!
Israël était occupé par les Romains, un peu comme la France a été occupé par les Allemands nazis, pendant la 2e guerre mondiale.
On peut donc comprendre les Juifs, et les disciples d’Emmaüs d’avoir échafaudé des plans qui mettaient en vedette Jésus. D’avoir projeté sur Jésus des désirs bien humains et terrestres.
C’est pourquoi Jésus réagit! Les deux disciples ne savent pas encore que c’est Jésus ressuscité qui leur parle, mais ces deux disciples se font interpeler vigoureusement par cet inconnu qui s’est approché d’eux sans crier gare.
Et que fait Jésus? Que fait-il? Jésus leur parle des Écritures! En premier lieu, les chants du serviteur souffrant dans Isaïe. Car ils ne sont pas légion, les textes de l’A.T. qui font référence aux souffrances et à la glorification du Messie.
Jésus les fait communier à Sa Parole, à la Parole de Dieu!
Frères et sœurs, voici un exemple pour nous. Jésus nous invite très clairement à communier à la Parole de Dieu.
Écoutons bien ce que le Seigneur nous dit la liturgie. Et Ouvrons la Bible, ouvrons-le Nouveau Testament! Lisons ce que le Seigneur veut venir nous dire.
Et si nous le faisons avec foi, est-ce que nous ne pourrons pas dire comme les disciples d’Emmaùs : notre cœur n’était-il pas brulant lorsqu’il nous parlait sur la route? »
Peut-être que Jésus vous parlera dans votre cœur et aussi il vous réchauffera le cœur dans votre méditation.
Bien sûr dans la dernière partie du récit, ils arrivent à destination, ils ne vont pas très loin de Jérusalem, et Jésus refait un geste qu’ils ont vu quelques jours plus tôt, il prononce la bénédiction sur le pain, et ils le reconnaissent. La fraction du pain! L’Eucharistie!
Ce n’est pas un fantôme, c’est bien Jésus qui a marché avec eux. Et ils s’empressent de retourner à Jérusalem, ils parcourent le chemin inverse pour aller retrouver les apôtres.
Ils sont tellement enflammés par la rencontre qu’ils viennent de faire avec Jésus, que c’est plus fort qu’eux, ils en témoignent sans se faire prier.
Frères et sœurs, nous sommes peut-être dans la tristesse, nous sommes peut-être tristes ou moroses comme les disciples sur la route.
Jésus vient nous secouer, nous interpeler, nous dire qu’à travers l’épreuve la plus solide, la plus dure, qu’il est là au milieu de nous.
Notre cœur à nous n’est-il pas tout brûlant de communiquer la Bonne Nouvelle de Jésus au monde? A ceux et celles qui nous entourent?
Ce souci que nous pouvons appeler « missionnaire » est un des grands axes du pontificat de notre pape François. Laissons-nous interpeler par ce souci missionnaire. Se laisser toucher à l’intérieur par la Parole de Dieu et l’eucharistie pour prendre ensuite le chemin du service, du don de soi et de l’annonce des bienfaits du Seigneur. Et ensuite nous pourrons dire comme dans le psaume : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! »