Mercredi des cendres!
Ah, le mercredi des cendres…ce n’est pas une journée nécessairement facile à vivre. Dans notre climat, on est encore en plein hiver, et nous sommes plusieurs à ne pas être des grands amateurs d’hiver.
Et c’est pendant un jour comme celui-là…qu’il faut s’abstenir de viande (c’est pas encore trop ardu….mais il faut y penser!) Et pour les moins de 60 ans, nous sommes tenus au jeûne.
C’est arrivé au moins deux fois que j’ai vécu le mercredi des cendres en dehors de notre climat, et j’ai trouvé moins ardu jeuner sous le soleil que dans le froid!
Pour faire écho peut-être à la chanson de Aznavour : « Emmenez-moi!….etc » Vous vous en souvenez, n’est-ce pas?
Malgré ce coté difficile, le Seigneur Jésus nous invite justement à vivre dans la joie ce qui nous est donné pendant ce temps spécial.
Nous connaissons bien le texte de l’Évangile du mercredi des cendres tiré de saint Mathieu au chapitre 6, mais avez-vous jamais remarqué qu’il nous parle de l’aumône avant même la prière?
Et pourquoi? Parce que Jésus veut que nous agissions, Jésus veut que nous fassions des bonnes actions, et il nous le dit encore dans ce même discours sur la montagne : « Ce n’est pas ceux qui me disent, Seigneur, Seigneur qui entrerons dans le Royaume, mais ceux qui font la volonté de mon Père. »
Jésus veut des actions et des attitudes dans l’humilité, et non dans la gloriole.
Les prophètes déjà dans l’Ancien Testament ont rappelé l’importance du partage. Partager et donner. Rappelons-nous que dans l’Évangile de saint Mathieu au chapitre 25, Jésus nous dit que le pain que nous aurons donné aux affamés et les vêtements que nous aurons donné à ceux qui en manquent nous feront juger avec bienveillance par notre père du Ciel. Jésus Christ notre Seigneur a louangé une pauvre veuve qui avait donné de son nécessaire dans le tronc du temple, alors que des grands personnages faisaient sonner leurs pièces d’or. Jésus voit ce que nous faisons et Jésus aussi voit le cœur que nous y mettons. Il voit nos intentions. Nous devons nous en souvenir!
Et puis prier aussi. Bien sûr. Quand les autorités civiles permettent enfin les rassemblements, se réunir avec nos frères et sœurs pour entendre la Parole de Dieu et célébrer l’eucharistie. Et pour que nous ayons vraiment une prière habitée, Jésus nous dit aussi de prier dans le secret. Jésus parle de prier`dans sa chambre. Mais il nous arrive parfois de se retrouver seul dans l’auto. Pourquoi pas en profiter de ce temps-là? pour prier, faire des invocations au Seigneur : « Viens à mon aide, viens à mon secours, Seigneur Jésus, j’ai besoin de toi. » Écoutons notre cœur pour nous adresser au Seigneur!
Il y a aussi cette belle prière du cœur qu’une tradition orientale nous enseigne à répéter : « Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, aie pitié de moi pécheur ! » A répéter cette prière constamment lorsque nous sommes seuls nous apprend l’esprit de prière dont nous avons besoin dans nos journées.
Et puis évidemment vient le jeûne. Jésus, en bon juif, ne questionne pas si nous allons nous priver de certaine nourriture ou non, il présente ceci comme un fait qui va de soi. Jésus nous dit de ne pas faire sentir aux autres le poids de notre jeûne, et de nos sacrifices. Comme disait ma mère : « Il faut faire des sacrifices. » Elle insistait là-dessus. Mais je ne me souviens pas qu’elle ait rajouté « joyeusement » et pourtant, c’est bien ce que nous dit : Jésus. Il ne s’agit pas de s’imposer ou d’imposer aux autres des privations que l’on ferait en maugréant, mais de les faire de bon cœur, au moins. Joyeusement c’est peut-être difficile, mais au moins de bon cœur.
Un homme qui m’avait entendu un jour parler de faire nos sacrifices « joyeusement » avait été très frappé que j’aie parlé ainsi….
Alors commençons notre route du carême, c’est un temps fort de l’année et préparons-nous bien à la grande fête de Pâques, au bout des 40 jours. Prions pour qu’en cette année nous puissions célébrer une belle semaine sainte avec la participation de tous ceux et celles qui ont été privé l’an dernier de Pâques : la fête des fêtes!
Nous recevrons les cendres qui sont un bon rappel de notre fragilité. Mais cette fragilité n’est pas laissée à elle-même, elle se trouve appuyée par lui. Nous voulons vivre notre fragilité en en faisant un chemin de conversion. C’est tout le sens que prennent pour nous recevoir les cendres.
Un signe qui montre une fois de plus que nous voulons nous convertir comme l’Évangile nous y invite sans cesse.