Où est la tolérance?
Depuis qu’un certain Voltaire écrivit son traité sur la tolérance, qui était bienvenu à son époque, alors qu’un innocent père de famille avait péri à Toulouse, en France, le concept et son influence dans les lois n’a pas cessé de se renforcir.
Désormais, nous sommes bien loin de cette époque, du moins en Occident, et nous vivons dans une société où toutes les formes de tolérance sont exaltées.
Nous sommes tenus de tolérer toute forme de personne et de comportement dans notre monde. Non seulement, les tolérer; mais les admettre. Non seulement les admettre, mais leur dérouler le tapis rouge!
Désormais presque tout est toléré et admis : la culture et l’usage de la marijuana, l’avortement, l’euthanasie, le suicide assisté, les mariages gais, les transsexuels, les transgenres, et quoi encore….
Donc, nous concluons que nous baignons dans une tolérance sans bornes.
Mais est-ce vrai?
Sommes-nous devenus si tolérants que cela?
Il n’y a pas si longtemps, avant d’entendre sur toutes les tribunes le discours « politiquement correct » de la tolérance et de la diversité, on parlait de civisme et de courtoisie.
Est-ce être réactionnaire que de faire preuve de civisme? Et d’en faire preuve au volant?
Personne ne va venir me faire croire que la tolérance grandit sur nos routes.
Quand j’étais jeune, nous regardions les films de Louis de Funès et il nous paraissait très drôle de voir les comportements des français qui se faisaient des concerts de klaxon et d’invectives. Évidemment, c’était une caricature et voulu ainsi. Mais!…avec un fond de vérité!
Ce que l’on était habitué de voir ici, c’était de voir les gens conduire calmement sur les routes. Le klaxon, c’était rare de l’entendre. Vraiment rare. Bien sûr que même à cette époque, il y avait des accidents et que les jeunes fêtards conduisaient en grande vitesse les soirs d’été.
Mais le rythme moyen était moins énervé. Par exemple : mon père a toujours observé scrupuleusement les limites de vitesse, y compris sur les autoroutes. Il y a une vingtaine d’années environ, je me souviens de quelques fois où des gens collaient sa voiture. « Jeunes frappés » disait-il, ce qui voulait dire : jeunes cinglés.
Désormais, l’impatience ne fait que grandir sur nos routes. La plupart des routes principales qui ont 90 km/h de limite voient continuellement des gens qui conduisent à 100 km/h et plus.
Or ce ne sont pas des autoroutes. Il est déplorable qu’il en soit ainsi.
Et les matins dans les grandes villes, et particulièrement Montréal, c’est infernal. Si vous avez besoin de changer de voie, c’est à vos risques et périls. On ne vous donne pas de chance, la courtoisie n’existe plus.
Je trouve donc qu’il y a une certaine hypocrisie dans notre société, où on se gargarise de tolérance, et dans les faits, où est-elle? Est-ce qu’elle existe pour les conducteurs anonymes qui ralentissent ou se trompent de chemin?
Soyons d’abord de bons citoyens, faisons preuve de civisme, et aussi ce sera une façon pour nous de pratiquer la Charité comme disciples du Christ.
Le klaxon n’est pas une mauvaise chose pour éviter des accidents : mais c’est à utiliser à bon escient. C’est un son qui peut être très agressif.
Je ne l’utilise qu’en cas véritable de nécessité quand je juge qu’une personne ne m’a pas vue.
Vive la tolérance bien placée!